Pendant deux jours s’était tenu un atelier de formation avec les agriculteurs et les commerçants des produits agricoles sous l’accompagnement du PNUD.
L’enseignement sur l’e-commerce et l’utilisation des solutions d’informations agricoles tel que la météo agricole, le prix du marché et les conseils agricoles face au changement climatique était au rendez-vous.
Le premier jour, avec seulement les agriculteurs, nous avons fait le tour des problèmes auxquels ils font face ; parmi lesquels le problème de manque du marché et du changement climatique est un défi majeur.
C’est au deuxième jour avec les agriculteurs et commerçants, que chacun de deux parties nous a fait part des problèmes. Les commerçants indiquent que les pommes de terres et plusieurs légumes sont vendus aux acheteurs qui proviennent du Rwanda. C’est ainsi que les commerçants partent acheter ces mêmes produits au Rwanda. Sur ce, la question préoccupante est de savoir pourquoi les commerçants congolais n’achètent pas les produits agricoles directement à Kibumba ? Les deux parties nous avaient fait part des différentes raisons qui sont à la base de ce transit.
- De la part des commerçants :
– A Kibumba de fois, ils manquent la quantité voulue tandis qu’au Rwanda, ils trouvent toute quantité désiré ;
– les produits agricoles sont chers à Kibumba qu’au Rwanda ;
– A Kibumba c’est difficile de savoir qui est le vrai agriculteur à cause de plusieurs intermédiaires commerciaux ;
– L’insécurité est élevée à Kibumba qu’au Rwanda ;
– Kibumba est loin que Gisenyi ;
– les agriculteurs de Kibumba préfèrent vendre aux Rwandais au lieu des congolais,Etc.
- De la part des agriculteurs :
– Manque des commerçants congolais et certaines productions pourrissent vite dans les zones des productions ;
– Non seulement ils ne sont pas honnêtes dans les affaires ;Mais aussi ils imposent le prix ;
– Et ils s’inquiètent peu de notre vie sociale
– Les commerçants congolais n’acceptent pas les indicateurs de la balance en Kilogramme et s’ils acceptent, donc ils l’ont truqué . Ils préfèrent des mesures en sac surtout celui avec un grand chapeau qui pèse environ 180 à 190 kg.
En plus, les agriculteurs avaient donné la raison pour laquelle ils font confiance aux commerçants provenant du Rwanda :
- Les commerçants Rwandais achètent toute la production avant la récolte
- Ils font le monitoring chaque fois dans les exploitations agricoles pour identifier les champs qui auront des bonnes récoltes ;
- Le prix proposé par les commerçants Rwandais prend en compte les coûts de production que les agriculteurs subissent ;
- En cas de la vente à crédit, si un agriculteur congolais part au Rwanda pour revendiquer le payement d’un commerçant rwandais, la justice rwandaise prend avec plus des considérations la plainte des agriculteurs congolais. Et les commerçants risquent 2 ans de prison ferme ;
- Un commerçant rwandais est prêt même à financer la production avec la semence.
A l’issue de cette séance d’exposition des problèmes des deux parties, vient ensuite la formation sur l’e-commerce agricole et l’accès aux informations agricoles tel que la météo agricole, le prix du marché et les conseils agricoles par l’application HewAgri pour une agriculture résiliente face au changement climatique grâce à l’utilisation d’un téléphone mobile.
Les agriculteurs ont eu à profiter des explications sur l’utilisation de cette application, et comment s’abonner pour pouvoir bénéficier de cette solution et de tous ses avantages. Il s’en était suivi d’une séance d’essaies en présence de tout le monde, et les résultats étaient visible à l’immédiat (sms sur la météo, le prix du marché, conseils agricoles…). Cependant les agriculteurs étaient satisfaits de cette solution de KivuGreen qui était en leur faveur.
En dépit de l’apport important de HewAgri, les deux parties avaient quand même fait des recommandations à l’Etat congolais qui pourraient aider à résoudre les problèmes cites ci-haut :
- Règlementation du secteur agricole en instaurant une unité de mesure qui favorise les deux parties donc la vente en kg ;
- Amélioration de la sécurité dans les zones de production ;
- Implication de la justice congolaise d’avantage lors du conflit de vente et d’une manière objective et impartiale ;
- Mise en place d’un système d’information agricole pour aider les deux parties savoir régulièrement l’offre et la demande du marché ;
- Renforcement du dialogue entre les agriculteurs et les commerçants et
- Formation dans le business est un atout pour les deux parties
Au Final, cet atelier de formation de deux jours s’est achevé par un moment d’échange et de partage d’un cocktail autour d’une table entre les agriculteurs et commerçants présents à cette formation.